PORTRAIT. Frédéric Morin, nouveau bâtonnier, va porter la parole des avocats de Lisieux

Ouest-France   Louise DELÉPINE. Publié le 05/01/2022 à 07h03
Frédéric Morin, 52 ans, est devenu ce 1er janvier 2022 le nouveau bâtonnier de l’ordre des avocats de Lisieux (Calvados) pour deux ans. Il succède à Emmanuelle Duval.
Il a été élu par ses pairs en juin dernier, mais c’est en ce début d’année 2022 que Me Frédéric Morin prend ses fonctions. À 52 ans, Frédéric Morin est le nouveau bâtonnier de l’ordre des avocats de Lisieux (Calvados).

Il prend la suite de Me Emmanuelle Duval. « Elle souhaitait que je lui succède et d’autres confrères m’ont un peu poussé à y aller, sourit-il. Cela fait quinze ans que je suis avocat, c’était le moment de s’investir pour le barreau. »
Frédéric Morin n’a en effet pas commencé sa carrière en plaidant devant les tribunaux. « Pendant quinze ans, j’ai travaillé en tant que juriste en entreprise. J’avais envie de changer, souligne-t-il. L’idée d’être avocat m’avait traversé l’esprit à la fin de mes études, et puis finalement, j’ai fait autre chose. »

C’est via une passerelle que le nouveau bâtonnier est passé de sa première profession à la robe en 2008. Associé dans un cabinet « assez généraliste » du boulevard Duchesne Fournet, Frédéric Morin travaille beaucoup « en droit civil ».

« Deux mandats marqués par des sujets assez lourds »

Le bâtonnier est le représentant et le porte-parole des avocats. « Mes deux prédécesseurs ont eu des mandats marqués par des sujets assez lourds. Me Noël Prado a eu la réforme de la justice, Me Duval la réforme des retraites qui a entraîné une grève, et puis le Covid. J’espère que mon mandat sera plus calme. »

Néanmoins, les sujets d’actualité ne manquent pas. « Le problème du secret professionnel a été réglé il y a peu. Il y a les États généraux de la justice qu’a souhaités Emmanuel Macron. Nous pensons que le problème est pris à l’envers, qu’il faut d’abord donner les moyens à la justice avant de vouloir la réformer. Hors cette question des moyens est absente des débats. C’était tout le sens de la mobilisation des magistrats, du personnel de la justice et des avocats en décembre. C’est assez rare que tout le monde exprime ensemble ce mal-être. Si on veut rendre une bonne justice, il faut que l’État fasse ce qu’il faut et cela passe par des moyens. »  La juridiction de Lisieux souffre notamment d’un manque de greffiers important. 

Même si l’arrivée du tribunal dans les locaux flambant neufs de l’ex usine Wonder, fin 2020, plaide pour un maintien de la juridiction en l’état, le nouveau bâtonnier estime qu’il faut rester « vigilant »« Cela fait deux fois que l’on échappe à une suppression du tribunal de Lisieux. Mais il faut rester prudent, on voit ailleurs en France la spécialisation des juridictions qui est testée par petite touche. On supprime des matières de certains tribunaux, obligeant ainsi les justiciables à faire des centaines de kilomètres parfois. Il reste les tribunaux mais ils peuvent devenir des coquilles vides. »

Frédéric Morin en quelques dates

En 2008, il devient avocat après avoir été juriste pendant quinze ans chez Promodès et à la Matmut. Le 25 juin 2021, il est élu bâtonnier de l’ordre des avocats de Lisieux et le 1er janvier 2022, il prend officiellement ses fonctions et succède à Emmanuelle Duval.

40 avocats

40 : c’est le nombre d’avocats inscrits au barreau de Lisieux. « Un barreau qui se rajeunit et qui se féminise », explique Me Frédéric Morin, même s’il pointe le fait que « Lisieux n’est pas très attractif pour les jeunes, ce qui est dommage. Je pense qu’un jeune avocat a plus de chance de faire sa place dans un petit barreau. »


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